Pétrichor | Part 1

Pétrichor. Du grec ancien petra, "pierre", et ichor, le sang des dieux. L'odeur dégagée par les minéraux après la pluie. Une odeur de nature, légèrement ferrique, une odeur de terre fraiche, une odeur de renouveau. J'ai toujours aimé cette odeur, qui relie l'eau et la terre, deux éléments qui me sont chers. C'est une des odeurs que je préfère. C'est, pour moi, cette odeur qui m'inspire, qui me fait du bien. Vous savez, cette odeur qui ressemble à une brise fraiche sur votre visage, un nouveau souffle. Celle qui vous desserre le cœur, la cage thoracique, la gorge, la mâchoire. Une simple odeur pour tant de choses ? Et oui, ce qui la rend encore plus précieuse.

Vous avez sûrement votre odeur à vous, celle qui vous procure le même effet et qui vous replonge dans de beaux souvenirs nostalgiques. Une odeur qui vous emporte dans un tourbillon d'images, de sons et d'expériences passés. On a tous cette odeur-là. Et vous l'aurez compris, pétrichor m'inspire. Alors aujourd'hui, j'ai voulu partager avec vous un extrait de moi, une mélancolie singulière et familière qui m'habite lorsque je pense à la photographie.

J'ai abandonné la photographie il y a quelques années, durant mes études. Et ça me manque. J'avais commencé à m'y intéresser sérieusement lorsque j'étais au lycée, même si mon attrait pour cet art remonte bien plus loin. Je partage ça avec mon papa, notamment. Il m'arrive de retrouver mes vieilles photos argentiques que j'avais prises avec des appareils jetables quand j'étais gamine. Mes premiers date de mes 6 ans, lors de mon premier voyage outre-Atlantique, au Québec. S'il y en a eu avant, en tout cas je ne m'en souviens pas. Mes parents nous ont très tôt emmenées partout avec eux, ma sœur et moi, et j'en mesure la chance aujourd'hui. Ces photos sont très chères à mes yeux, elles comportent toutes une connotation de liberté que j'adore. On le dit souvent, la photographie fige un instant, rend immortel un moment unique, et c'est vrai. Les photos ratées, j'avais pour habitude de les conserver. Bien sûr, c'est du passé tout ça, avec le numérique les photos floues, mal cadrées, trop sombres, on les supprime d'une pression du doigt. C'est ce que j'ai toujours aimé avec l'argentique. Ce brut, cette surprise quand on développe les photos (ou plutôt quand on ouvre le paquet, car je n'ai jamais appris à les développer moi-même). C'est peut-être pour cela que j'ai conservé mes appareils argentiques. Je me suis séparée de mon numérique (un compact professionnel Canon G11) cette année, à contrecœur. Mais le laisser traîner dans mes tiroirs, sans utilité, me paraissait être un trop gros gâchis pour cet appareil qui m'avait accompagné à tellement d'endroits, dans tellement de moments de ma vie. Un appareil fiable sur lequel j'avais pu compter. Et puis je me suis lassée, ou bien j'ai perdu l'inspiration. Maintenant, elle revient, cette étincelle qui me donnait envie d'appuyer sur le déclencheur. Et j'espère y retourner bien vite, à la photo.

La numérisation ne leur fait pas honneur mais voici quelques-uns de mes clichés favoris, que je ressors parfois de leurs albums poussiéreux.

Québec, 1998, appareil photo jetable

Arches National Park, Utah, États-Unis, 2000, appareil photo jetable

Écosse, 2006, appareil photo jetable

Automne 2011, Pentax P30n, 28-80 mm

Hiver 2012, Pentax P30n, 28-80 mm

Printemps 2012, Pentax P30n, 28-80 mm

Été 2014, appareil photo jetable

Pour combler ce vide, il y a l'écriture. Commencer un article en parlant de l'odeur que j'aime le plus au monde et finir sur une passion oubliée, c'est aussi ça, écrire. Peut-être que la photographie est une sorte d'écriture ? Quoiqu'il en soit, en attendant, j'écris. J'écris, et puis j'appuie sur "Publier".

Nam

Commentaires

  1. J'adooooore ton article et tes photos !! Elles sont géniales et effectivement il y a une sorte de nostalgie qui se dégagent d'elles !!! <3

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